L’insécurité de la vie active



Dans l’éducation africaine, nos parents, la génération précédente a toujours insisté sur une chose : quand tu veux que ton enfant réussisse, tu dois tout faire pour le scolariser, veiller à son éducation.

Alors, envoyer sa progéniture à l’école des blancs était un sacrifice énorme pour les parents à revenus moyens.  Lorsqu’un parent consciencieux investit dans l’éducation de son enfant, c’est en quelque sorte une retraite qu’il se prépare pour sa vieillesse.

Quand cet enfant obtient sa licence, son master ou encore son doctorat, c’est une célébration et un honneur pour ses parents.  

Mais quand ce jeune rentre dans la vie active, les choses deviennent plus compliquées car un parent à revenu moyen, souvent n’a pas les capacités ni les relations nécessaires pour positionner la carrière de son enfant dans le sens évolutif.

Il est dur en Afrique de trouver un job ou même d’en garder un assez longtemps, les employeurs préfèrent recruter des stagiaires ou encore faire des CDD, c’est la situation que traverse bon nombre de jeunes en Afrique. D’après l’O.I.T, de 2019 à 2023, le chômage a touché 27 millions de personnes  sur les 57 millions enregistrés l’année dernière en Afrique subsaharienne.

Afiwa est une jeune dame issue d’une famille monoparentale où son seul repère a été sa mère qui se bat pour donner un avenir à ses enfants. Elle a grandi en ne comptant uniquement que sur les efforts de sa mère.

Cette dernière lui a bien fait comprendre que c’est Afiwa qui est sa retraite à elle ; car si elle se casse en deux aujourd’hui pour son avenir. Quelle ne fut la surprise d’Afiwa de remarquer dix ans plus tard qu’elle n’a aucune stabilité professionnelle ni financière.

Alors que sa mère prend de l’âge, elle se demande quand pourra-t-elle être capable d’assumer ses responsabilités vis-à-vis de sa dame et de toute sa famille ?

C’est avec amertume qu’Afiwa se rend compte que depuis qu’elle est rentrée dans la vie active, elle n’a jamais eu de stabilité professionnelle. Afiwa, du début de sa carrière jusqu’alors, n’a pas eu de poste où elle puisse s’épanouir et développer une expertise dans son domaine de formation.

Elle est déterminée à réussir, mais son plus gros challenge est le carnet d’adresses. Comment se faire démarquer ou remarquer par les personnes de pouvoir ?

Ce challenge est le problème de bon nombre de jeunes dans notre société d’aujourd’hui. La famille et la communauté te recommandent d’avoir confiance en Dieu, mais quand tu es au chômage pendant un an, deux ans, quatre voire cinq ans, tu finis par remettre en question tes capacités et même ta foi en Dieu.

Quand tu traverses cette situation, en plus de la pression sociale, la dépression finit par prendre le pas sur tout cela. Et en Afrique, généralement, ce n’est pas parce que tu es déprimé que tu iras te faire consulter par un psychologue.

 

Comme l’africain le pense souvent, quand on cherche l’argent pour se nourrir, on ne peut pas penser à la dépression. Les maladies mentales n’ont pas lieu d’être. Ce sont des maladies de riches.

Il faut dire qu’il y a certaines personnes (jeunes) qui partent de zéro pour devenir héros, mais leur pourcentage reste faible.

Rester déterminée quand on s’est fixé un objectif dont on n’a pas les moyens, n’est pas chose facile.

 

 

 

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